Le livre blanc du monde.
Sur les hauts plateaux tibétains, à 5 000 mètres d’altitude, par des froids polaires, Sylvain Tesson, écrivain pressé, butineur de « passions désordonnées », apprend l’affût et la patience dans la beauté tranchante d’une nature farouche. Portant sa plume et son esprit sur les images habitées du photographe animalier Vincent Munier, il y insère observations de terrain et introspection tenace où les fantômes du passé (mère défunte, amour perdu) se mêlent aux visions du présent en accord avec l’esprit des lieux.
Conçu en courts chapitres, rédigé dans un style alerte, bref et incisif, le journal tibétain de Sylvain Tesson séduit par sa capacité à dévoiler des pans de beauté en découvrant l’être, avec la pudeur de l’autodérision en contrepoint. L’homme mange le monde mais rejette parfois des pépites : « Chaque bête constituait un scintillement de la source égarée. […] L’affût était une prière. […] L’art aussi servait à cela : recoller les débris de l’absolu. »
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