Punir le crime.
Le braquage de la bijouterie devait être un parcours de santé pour Damien, Audrey, Elie et Driss, apprentis voleurs se rêvant un avenir meilleur. Il va devenir un chemin de croix enténébré. L’engrenage fatal est enclenché et les quatre comparses entraînent dans leur sillage un tueur légendaire et implacable, insaisissable et mortifère, désireux d’appliquer une vengeance personnelle, cruelle, chirurgicale : la vindicte.
L’auteur a construit son roman avec intelligence tant les trajectoires des personnages ne perdent jamais en lisibilité et en force jusqu’à la collision fatale. Les chapitres courts ponctués de suspens, le style bref et incisif, les scènes visuelles, les dialogues tendus, une intrigue continue allant crescendo, tout concourt à tenir le lecteur à cran. Pourtant, étrangement, la belle mécanique narrative est dénuée d’empathie. Il est difficile de s’attacher aux protagonistes pris dans la spirale de la tragédie. Peut-être ne sont-ils pas assez travaillés jusqu’à l’âme ? Sire C., magicien du verbe et architecte puissant est peut-être trop pris dans le rendu hyperréaliste de scènes trépidantes, haletantes, hallucinantes. Ses personnages manquent de chair même si les éviscérations et les mutilations se multiplient à mesure que la vindicte s’épanche. De plus, l’assassin vengeur ne semble pas constituer un secret dès le début du récit. Suspense et action constituent le nerf d’un thriller diablement réussi mais sans réelle densité.
----
[Recherchez la page de l'auteur de ce livre sur
Wikipedia]