[Histoires insolites des monuments français | Raphaël Jullian]
Les anecdotes curieuses, les histoires inconnues, les détails qui échappent au béotien, les hypothèses aussi séduisantes qu'invériafiables, les racontars chargés de mystères sont sans doute ce qui nous attire davantage et s'imprime le plus durablement dans nos mémoires lors de la visite guidée bien faite d'un monument historique. Ce livre se compose uniquement d'un tel genre de fragments anecdotiques, d'une longueur qui varie entre une demi-page et quatre ou cinq, illustrés par de jolies petites gravures qui s'inscrivent dans une mise en page sobre et aérée. La répartition, d'après laquelle un objet du patrimoine peut apparaître plusieurs fois – ex. le Mont Saint-Michel ou l'Opéra Garnier – s'opère selon les chapitres suivants :
I. « Physique, astronomie et géographie »,
II. « Architecture et construction »,
III. « La grande histoire... et la petite »,
IV. « Petites bizarreries et étrangetés des monuments »,
V. « Des lieux de légendes et d'ésotérisme »,
VI. « Les musées insolites »,
VII. « Vols et arnaques »,
VIII. « Merveilleux artistes fou »,
IX. « Le vrai, le faux, ou comment tout se mélange ».
Dans la majorité des cas, même pour les musées insolites, les sites sont notoires, parfois très célèbres, et l'on peut par ailleurs regretter que Paris (et l'Île-de-France) soient sur-représentés de façon presque ostentatoire. Je crois que la plupart des lecteurs honnêtes sont fondés à se demander si les avoir tous ou presque tous visités un jour fait d'eux de grands connaisseurs du patrimoine français... La curiosité n'est donc généralement pas tenue en éveil par les lieux en soi mais assurément par les petites histoires afférentes. Le style est léger sans recherche particulière, sans prétention non plus. L'ésotérisme, le fantastique, le romantico-gothique, en somme tout ce qui est racoleur occupe une place fort raisonnablement restreinte : si l'article sur Rennes-le-Château et son abbé Saunière est plus long que la moyenne, il n'y en a que deux sur le cimetière du Père-Lachaise, dans le dernier chapitre, relatifs respectivement à la véritable sépulture de Molière et de La Fontaine, et sur « Le tombeau vide du maréchal Ney », ce dernier, pour je ne sais quelle raison, m'ayant interpellé plus que tous.
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