Le psychanalyste Jacques Lacan a eu trois enfants avec sa première femme, Marie-Louise Blondin : Caroline, Thibault et Sibylle, l'auteur de ce livre. Sibylle Lacan raconte dans ce livre les souvenirs qu'elle a gardés de son père, père qu'elle a peu connu dans son enfance car ses parents s'étaient séparés avant sa naissance. Les liens se renoueront lors de son adolescence même s'il parait évident que Sibylle doive se contenter d'une toute petite place dans la vie de son père. Entre temps Jacques Lacan est devenu célèbre et il a eu une autre fille, Judith avec Sylvia Bataille qui deviendra sa deuxième femme. Un grand portrait de Judith trônait sur la cheminée du cabinet du psychanalyste, se souvient Sibylle. Le texte, très pudique, où l'auteure ne parle d'elle que par petites touches discrètes, est écrit sur le fil du rasoir : elle se revendique comme fille de Jacques Lacan, cherche les traces que cette paternité à pu laisser sur elle mais en même temps elle a peu à dire à ce sujet, tant son père était absent. D'où, peut-être, ce titre ambivalent "Un père" (et non "Mon père") pour marquer ce manque que l'écriture tente - vainement - de combler. Est-il nécessaire de rappeler qu'une des théories les plus célèbres de Jacques Lacan est celle de la forclusion du Nom-du-Père mais que c'est semble-t-il son autre fille, Judith, qui en est (involontairement) à l'origine.
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