Hazel et à corne.
Alana et Marko, femme ailée et homme cornu, issus d’espèces antagonistes, vivent un amour contre-nature d’autant plus subversif qu’un bébé viable naîtra de leur union. Prénommée Hazel, l’être métissé narre rétrospectivement son histoire. Cibles à abattre pour leurs peuples respectifs, Alana, Marko, accusés de désertion et de monstruosité ainsi qu’Hazel, nouvelle-née, cherchent à s’enfuir de la planète Clivage. Ils ont à leurs trousses, dépêché de la planète Continent, le prince Robot IV ainsi que Le Testament, un tueur en provenance de Couronne, la planète satellite. Izabel, un jeune esprit fantôme conservant son aspect physique lors de sa mort accidentelle, se lie mentalement au bébé et accepte de guider le couple dans le dédale de la planète jusqu’à un point d’embarquement possible et salutaire.
La série imaginée par le scénariste canadien Brian K. Vaughan et dessinée par sa condisciple Fiona Staples n’apparaît pas d’emblée sous ses plus beaux atours. Les personnages d’aspect humain portent des ajouts animaux qui semblent plaqués sur eux. Quand on feuillette le premier tome, les couleurs infographiques sont délavées et les décors brillent par leur absence. Quand surgissent des personnages hybridés avec des machines, un écran à la place de la tête, la coupe semble pleine. Pourtant, dès qu’on prend l’album par le début, l’histoire intrigue et accroche immédiatement. L’incongruité de la naissance, les dialogues, les situations vibrent déjà d’une tension qui ne se relâchera jamais. Les trouvailles sont constantes, oniriques ou horrifiques, les deux intriquées. Finalement, les 42 fascicules qui suivent, soit huit recueils en cours de parution, rutilent comme des gemmes précieuses, exerçant un charme certain et des lectures captivantes à venir.
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