Léviathan.
La cité de Bas-Mesnil est rudement secouée par un tremblement de terre qui, par son amplitude et sa soudaineté, hébète les villageois. S’ancrant dans la pensée magique, cherchant un bouc-émissaire, ils accablent Mandor de leur malheur mais les prêtres-soldats ont devancé la vindicte populaire en emprisonnant Mandor puis en le condamnant à travers un simulacre de procès mais des dissensions entre les prélats surgissent. Beth d’Orlane, grande prêtresse du Haut-Collège s’oppose à Basil, bourdon du Haut-Château. Elle voit en Mandor le guide annoncé dans les psaumes. Alors qu’une tempête apocalyptique se lève et menace de tout anéantir, les survivants se pressent derrière Mandor à la recherche d’un salut possible dans une grotte de métal.
Quelques mois seulement après la parution du 1er volume, le second tome embraye en se raccordant directement dans l’histoire précédemment déroulée. Les ambiances changent avec le passage des couleurs, d’un vert irréel au bleu-gris, au rose puis au kaki. Le ton se durcit aussi, passant d’une rêverie sensuelle à une lutte pour la survie. En changeant de focale, reléguant en partie Mandor, le scénariste amène une soudaine densité à son propos, prenant le contrepied d’une histoire connotée courue d’avance. Le graphisme de Christophe Dubois a encore gagné en précision et en beauté. Tout est remarquable, les architectures flamboyantes, les monstres hybrides, les expressions humaines, l’érotisation des corps, les couleurs aquarellées. Le superbe cahier graphique en fin de volume donne la mesure de son talent dans de superbes crayonnés.
----
[Recherchez la page de l'auteur de ce livre sur
Wikipedia]