Le passage des lumières.
Souffle de l’indicible, reflet brouillé, rive dérobée, l’infini est à portée d’une conscience posée dans la lenteur, attentive à l’invisibilité incarnée par effraction : « Un monde invisible/qui s’évade en vie ». Les mots choisis et agencés en phrases denses par Pierre Cendors ouvrent avec évidence et simplicité sur le vertige métaphysique. Ils sont une transcription incertaine mais possible du passage des lumières.
Découvert sur les rayonnages irradiants de la bien-nommée librairie « Le silence de la mer » sise à Vannes, le court recueil poétique « Les hauts bois » se lit d’une traite et les vers résonnent en écho avec des pérégrinations intimes : « Ce sont de longues avenues de cimes/comme j’aimerais que vivre fut ». L’auteur est peut-être borné par la forêt de Chantilly d’où il écrit, il n’en évoque pas moins des marches sur les crêtes drômoises souvent si proches de l’azur. A noter, une petite erreur, p. 25 : « Nervure archaïque/du boulot [sic] primordial ». Le lecteur voit mal comment un terme aussi besogneux et trivial pourrait supplanter le superbe arbre blanc des terres boréales.
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