[Southern bastards. 1, Ici repose un homme | Jason Aaron ; Jason Latour]
On dirait le Scud.
De retour chez les rustauds du sud des Etats-Unis, dans le bled de Craw County, en Alabama, après un exil volontaire de quarante ans, Earl Tubb vient vider une maison familiale pour la mettre en vente. Bien que les années et la guerre du Vietnam l’aient marqué, il est immédiatement reconnu au restaurant du coin par une ancienne connaissance, Dusty Tutwiler. Earl Tubb pourrait faire comme tous les habitants du trou paumé, fermer les yeux sur les agissements de la mafia locale mais il ne sait pas se coucher alors il va aller à l’encontre de Coach Boss, l’entraîneur de l’équipe locale de football qui semble tout diriger d’une main de fer et d’une batte de plomb.
Le premier volume d’une série prometteuse tisse une ambiance délétère sur un canevas conventionnel apparemment couru d’avance. Pourtant, sur cette trame poisseuse vont émerger des personnages de plus en plus complexes et denses. Le dessin, tout en angles et hachures vives, parfois à la limite de la caricature, dégage une force exceptionnelle qui réagit en osmose avec une narration tendue. L’ensemble exerce une grande séduction en dépit d’une violence torve et crasse. La tragédie qui se noue semble sans aucune échappatoire d’autant que chaque personnage demeure ancré dans ses convictions et trace une voie prévisible. Même en le martelant à coup de batte, nul message de conciliation ou de concorde ne peut pénétrer les caboches des rednecks fermées aux outlanders. Mais que fait la police ? Rien.
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