C'est l'Italie qui, je crois, a inventé le "slow food" en réaction aux "fast food". Laurent Gaudé, s'il ne l'a pas inventée, est un maître en écriture lente, et dans cette région de l'Italie qui s'appelle "Les Pouilles", qui fait face à l'Albanie, il raconte au pas lent de l'âne, l'histoire des Scorta, une famille où l'on est un peu voleur ou contrebandier, meurtrier aussi quelque fois mais où l'amour du pays vous pousse à faire grandir votre âme, si du moins le diable ne vous l'a pas enlevée. Ce fut pour moi une lecture agréable même si j'ai trouvé que l'histoire manquait tout de même un peu de piment : le roman débute avec des personnages haut en couleurs dans un paysage rugueux, et glisse doucement vers une douce banalité avec des personnages bien-pensants qui se fondent peu à peu dans une modernité apaisée, une carte postale aux tons pastels presqu'un peu trop jolie.

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Oui, tout à fait d'accord. De plus, dans cette "douce banalité" de "carte postale", on peut très bien apercevoir de doux lieux communs, pour ne pas dire des stéréotypes éculés. Le climat de l'Italie du sud (même sans parler du récit) est décidément bien mieux rendu dans Eldorado. Et le contraste frappe.