Les pistes du monde.
La littérature ou la photographie puisent aux sources d’un réel inspirant et en dressent une cartographie imaginaire. Fort de pensées énoncées simplement mais reposant sur une profonde culture ancrée dans la vie, l’écrivain, photographe et poète Gérard Macé livre avec La Carte de l’empire, une suite dans la droite ligne du premier volume des Pensées simples. Passés au crible d’une critique juste, personnelle et constructive, la littérature réaliste, le plagiat, la biographie, l’allégorie… sont brièvement et intensément éclairés par un esprit en mouvement travaillant les idées dans le reposoir de la mémoire et le polissoir de la parole silencieuse.
En de brefs paragraphes intenses et légers, excitant la lecture, titillant le plaisir, Gérard Macé donne, l’air de rien, des clés, délivre des modes d’emploi, trace des pistes en combinant, en comparant diverses manières de voir et de sentir, de lire et d’interpréter : « Je cherche en zigzag, je marche en crabe à la lisière du savoir ». Le lecteur, aimablement épaulé, s’enrichit à mesure de ses avancées souvent émerveillées. Proust, Sartre, La Nuit du chasseur, Karen Blixen, le carnaval de Binche, le peintre américain George Catlin, la photographie (Nadar, Walter Benjamin), la télévision (Armand Robin et La Fausse parole), les déshérités, Descartes, La Fontaine, Ozu, Montaigne et tant d’autres sujets sont approchés comme à primesaut mais dressent en sous-main une topographie mentale active et féconde. D’ailleurs, le brassage des références est tel qu’un index des noms propres figure en fin de volume pour les deux premiers tomes. Heureusement, un 3e opus prend le relais afin que la lecture enthousiasmante perdure. Quelques références bibliographiques et cinématographiques, par leur pertinence et leur valeur, finissent de combler le lecteur.
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