Le livre débute lors d'une des dernières batailles de la première guerre mondiale, et se poursuit avec le retour à la vie civile de deux soldats, Albert et Edouard. Retour à la vie civile est un bien grand mot toutefois... Tous deux sont terriblement marqués, que ce soit physiquement ou psychologiquement. Et la réinsertion se révèle d'autant plus difficile que si les gens restés à l'arrière vénèrent les héros revenus forts et indemnes, ainsi que les disparus, ils préfèrent ignorer les blessés, dont ils ne savent que faire, et qui leur rappellent la guerre. Mais le cynisme d'Edouard, allié à la fidélité d'Albert, vont leur faire monter une arnaque aux monuments aux morts, comme un désir de revanche un et pied-de-nez à la société à la manière dont sont traités les survivants.
J'ai eu un peu de mal à entrer dans le livre, vaguement rebutée par l'incroyable noirceur, cruauté et cynisme de certains des événements et des personnages qui y sont décrits. Oui, peut-être bien que cela a existé, existe encore, pourrait se reproduire, mais parfois j'aimerai fermer les yeux sur tant de noirceur... Puis peu à peu, avec l'arnaque aux monuments aux morts qui se monte, le livre prend un côté jouissif qui m'a accroché. Et j'ai pris fait et cause pour la revanche amorale de deux laissés pour compte, espérant pour eux un avenir meilleur. J'ai aussi aimé le style de Pierre Lemaître, déjà découvert et apprécié via ses polars.
Ceci dit, je n'irai pas à en faire un vrai coup de cœur, difficile de dire pourquoi. Décidément, cette année 2016 semble vouée aux "presque-coups-de-cœurs".
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