Ca se lit comme on croque une cacahuète : rapidement, ça explose en bouche et la forme est rigolote !
C'est complètement bargeot, alors c'est nécessaire.
Un véritable ovni comme "Retour durable et définitif de l'être aimé" dont je ne me souviens plus, sinon d'un lapin rose fluo ?, et "Le Colonel des zouaves" que je connais par la mise en scène génialissime de Ludovic Lagarde, et là je ne me souviens que d'un maître d'hôtel obsessionnel, qui court, qui court, et qui même peut-être skie ?
Bref, tout ça pour dire qu'il ne faut pas s'attendre à une histoire bien ficelée.
Il faut lâcher prise et se laisser porter par les mots.
l'histoire, c'est celle d'une artiste invitée à déjeuner chez Gertrude Stein, poète du début du siècle. C'est elle qui a écrit : "a rose is a rose is a rose is a rose". Et ça c'est grand en poésie car les mots répêtés évoquent les pétales et composent l'image de la rose.
Elle se rend à ce déjeuner, elles mangent n'importe quoi, des gens loufoques débarquent, ils se déguisent et à la fin Gertrude veut sauter du balcon.
Un extrait pour le plaisir : (p. 38)
" Je réduis, je réduis mon vinaigre avec mon estragon, elle ferme les yeux, reste une cuillérée maximum, après je monte au beurre, elle ferme les yeux,, je monte, ça vient, je monte au beurre, j'y vais doucement, j'attends, je baisse mon bain-marie, j'y vais, je recommence, je monte au beurre, yes-yes, je fouette, ça prend, c'est bon, ça prend.
J'aime la béarnaise.
Avec le gratin qui a bien pompé le jus du rôti, c'est ça que je préfère, le gratin, le gratin.
Vive le gratin."
Pa mal, non ?!
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