L'agora des livres :: Voir le sujet - [O vous, frères humains

Orchidoclaste

Un enfant juif raconte comment, le jour de son dixième anniversaire, il a subitement cessé d'être un enfant.

Le procédé narratif est efficace, l'écriture est belle. La fin, un peu naïve à mon avis...

C'est un bon livre !

----
[Recherchez la page de l'auteur de ce livre sur Wikipedia]

Afficher toutes les notes de lectures pour ce livre

Swann · Sexe: Inscrit le: 19 Juin 2006 Messages: 2643

La fin est une sorte de testament humaniste... peut-être que tous les testaments de ce genre recèlent une part de naïveté ?
En revanche, il n'est pas utopiste : cesser de se haïr, ça n'est pas bien dur, tout de même !

Orchidoclaste · **Posté:** Jeu 30 Oct 2014 22:33 **Sujet du message:**

Je suis tout à fait d'accord avec toi sur la naïveté du testament.
En revanche, cesser de haïr est une utopie (à mon avis) parce que c'est impossible...

Il suffit de regarder ce qu'il se passe dans le monde. Il ne suffit pas de le vouloir et de l'exiger...

Le pauvre homme, s'il pouvait voir où nous en sommes actuellement, n'aurait pas fini de souffrir: j'ai en tête l'exemple sur les femmes, qui selon lui, exhibent leurs corps de façon provocante.

Morceau d'anthologie !

Swann · Sexe: Inscrit le: 19 Juin 2006 Messages: 2643

« Orchidoclaste » a écrit:

Le pauvre homme, s'il pouvait voir où nous en sommes actuellement, n'aurait pas fini de souffrir: j'ai en tête l'exemple sur les femmes, qui selon lui, exhibent leurs corps de façon provocante.

Morceau d'anthologie !

Je ne crois pas que Cohen soit pudibond. Il me semble que ce soit le côté "étalage de viande" (il ne perd jamais de vue que nous sommes de futurs cadavres) qui le révolte, le côté marchandise et tractation de la séduction, qu'il désacralise complètement ; il refuse de poétiser telle ou telle partie du corps féminin, sachant qu'il est l'objet d'un marché tout à fait prosaïque, sauf dans des passages complètement lyriques, consacrés non pas à la séduction mais aux duo amoureux.
Je me souviens d'un passage de "Belle du Seigneur" où il s’écœurait de ces femmes si fières d'exhiber "leurs gourdes laitières". Je ne défends pas son point de vue, je précise juste la perception que j'en ai.

De mon côté, je suis d'accord avec lui (et j'assume ma naïveté) sur son souhait a minima : il est impossible d'aimer tout le monde, mais il est possible de ne haïr personne, à condition de l'avoir décidé. Et je suis d'accord avec toi pour dire que peu de gens semblent l'avoir décidé...

Orchidoclaste · **Posté:** Dim 02 Nov 2014 21:40 **Sujet du message:**

Loin de moi l'idée de condamner vos naïvetés respectives et respectables.
J'aimerai moi aussi que le monde entier décide de ne haïr personne Rolling Eyes

J'ai malheureusement trop peu de références sur Cohen pour débattre avec toi sur sa perception des femmes. J'ai réalisé en lisant ta très bonne note de lecture, que j'entrais en contact avec lui, via ce qui semble être "la clé de son œuvre".

J'ai donc la clé mais je ne sais pas ce qu'elle ouvre.

Mon challenge pour 2015, relire Cohen dont l'incontournable "Belle du Seigneur". Wink

Swann · Sexe: Inscrit le: 19 Juin 2006 Messages: 2643

« Orchidoclaste » a écrit:

J'ai donc la clé mais je ne sais pas ce qu'elle ouvre.

Pêle-mêle, et sans thèse d'Etat sous le coude : une vision humaniste née du désespoir d'obtenir justice et amour, qui proposera d'avoir, sans aucun mérite, au moins le droit à l'indifférence ; la sensation persistante d'être irrémédiablement seul, avec quelques illusions salutaires, comme l'amour ; le mépris pour les prétentions "spiritualistes" des humains et qui restent des animaux, moins que des animaux.