Peu de livres, peu d'études traitent de la Corée, "la Corée absente", comme la surnomme Philippe Muray.
Pourtant ce petit pays arriéré du Nord de l'Asie, coincé et dominé par les superpuissances régionales (Chine, Japon) et par les Etats Unis, a, en cinquante ans, pris une dimension de géant économique mondial. Bien sûr je veux parler ici de la Corée du Sud, et des ses conglomérats horizontaux et verticaux comme Samsung, Daewo, L.G. etc.
Ce livre raconte bien sûr ce pays coupé en deux - au Nord et le communisme dynastique ubuesque et criminel, le désert des idées, la fermeture mais l'usage de la terreur (atomique), au Sud la démocratie, la frénésie technologue, la création de valeur, l'ouverture au monde, la globalisation. En clair, les conditions pour atteindre l'hystérie sont réunies !
D'ailleurs qu'en est-il vraiment des liens entre la Corée du Nord et celle du Sud ? Comment les Coréens du Sud séparés depuis 1950 de leurs frères voient-ils l'avenir ?
L'avenir est-il vraiment à la réunification ? Qui la souhaite, qu'est-ce qui l'empêche ? Qui s'y oppose au sein même des Coréens ? L'auteur, agrégé d'histoire et grand connaisseur de ce pays propose des réponses intéressantes.
Les Coréens ont selon lui un esprit très en phase avec les objets qu'ils construisent, avec le monde qu'ils dominent désormais. Il suffira de citer Samsung et sa place de n° 1 mondial de la vente de téléphones mobiles, et cela de faon irrémédiable, semble-t-il.
A tel point que l'auteur parle de cyber-Corée. Qui s'est construite sur la Corée traditionnelle. Et qui entend diriger sinon le monde, du moins une grande part de la zone asiatique.
Les Coréens seraient "les Italiens de l'Asie". Peuple peu patient, aimant les plaisirs de la table, l'alcool, les jeux de l'amour... Bien loin de l'esprit zen et du "pays du matin calme" ! ("calme" fut un erreur de traduction.)
Livre de découvertes bien écrit, mais j'ai regretté qu'il ne soit pas plus découpé en chapitres, sous chapitres, etc.
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