[La Hulotte. 88, Petits mystères des grands bois | Pierre Déom]
A l’image d’Adrien Desfossés en couverture du dernier opus du grand œuvre de Pierre Déom, j’ai été éberlué, non pas de me retrouver sous l’arbre à deux pattes mais de découvrir pour la première fois un numéro de La Hulotte illustré de photographies. L’auteur s’en explique en page 3 : « …fait exceptionnel… Si La Hulotte avait choisi de dessiner à la plume ces arbres extraordinaires, vous n’en auriez pas cru vos yeux. » Alors, grosse fatigue ou nouvel essor ? Pierre Déom, le bénédictin de Boult-aux-Bois n’en distille pas moins sa précieuse liqueur comme un maître ancien, fiche pédagogique à l’appui, avec les questions au recto et la réponse au verso. On y apprend que : « Les hérissons du père Broussin sont des gourmands d’agonie » que « Le cambium produit une prolifération tourbillonnaire de cellules ». Après une heure trente de lecture studieuse et amusante, on en ressort avec un regard plus ouvert sur la nature. La Hulotte poétise le monde. La voyance rimbaldienne n’est pas loin. D’ailleurs, ce n’est pas innocemment que Pierre Déom récupère en page 13 un dessin du poète ardennais, Arthur Rimbaud, réalisé naguère par Ernest Delahaye (dont le nom pourrait figurer sans dépareiller dans la petite encyclopédie des bois et des champs). Enfin, après avoir considéré les 19 arbres aux formes extravagantes, on peut penser que la nature reste sans conteste le chef de file du land art.
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