On retrouve la même structure que dans le 42e parallèle et 1919. La vie de quelques-uns nous permet de suivre l’évolution des États-Unis après la Première Guerre mondiale. L’Amérique s’enrichit, les Américains boursicotent, Hollywood se développe mais surtout, les inégalités sociales explosent. Bref ! Le pays de l’oncle Sam devient la grande puissance du XXe siècle tel que nous la connaissons. Encore une fois, Dos Passos intègre dans son roman des bribes d’actualités, des portraits de célébrités de l’époque et son œil caméra - toujours aussi indigeste pour moi – mais ce qui fait avant tout la force de ce roman, c’est bien sûr sa galerie de personnages. Des nouveaux visages mais aussi quelques vieilles connaissances qui se débattent dans une société où il est bien difficile de se faire une place au soleil. Des héros malmenés, malheureux pour la plupart qui m’ont semblé subir leurs destins. L’ensemble est assez pessimiste mais très réaliste et on n’a aucun mal à s’identifier à ces jeunes gens.
Alors que dans les romans précédents l’espoir était encore possible, cette fois c’est l’heure du bilan. Les illusions de jeunesse sont bien loin et le constat est amer. J’ai quand même ressenti une certaine lassitude avec ce troisième volet de la trilogie U.S.A. l’impression de revivre toujours un peu les mêmes histoires, les mêmes désillusions mais heureux d’être arrivé au bout avec le sentiment d’avoir vécu au cœur des années folles.
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