Saisissant les images du monde éphémère et vivant, Le « Vieux Fou de la peinture », plus connu sous le nom d’Hokusai (1760-1849) est l’immense artiste japonais dont l’influence a traversé l’espace et le temps. Considéré comme l’inventeur du manga (terme qu’il a imaginé, signifiant « esquisse spontanée »), il était juste qu’un manga moderne le fasse revivre sur plus de cinq cents pages. Pourtant, il faut l’avouer d’emblée, l’œuvre du mangaka Shôtarô Ishinomori (1938-1998) n’est pas à la hauteur du sujet. Les visages caricaturés sont souvent laids et l’arrière-plan est quasiment inexistant. Même si la biographie du maître de l’estampe est restituée de manière originale, se moquant de la chronologie, avec des retours en arrière et des sauts en avant, le lecteur s’ennuie à recoller les pièces d’un puzzle dont le sens lui échappe. Hokusai se remet en question, travaille d’arrache-pied, cherche à transpercer les apparences et met à jour des chefs-d’œuvre inoubliables. Un des moments forts du manga reste la confrontation entre Hokusai, repu de suffisance et l’écrivain Bakin, exigeant. Il lui dira : « On dirait que tu ne cherches plus qu’à plaire et à réaliser des œuvres qui rapportent ». Il n’en faudra pas plus à Hokusai pour tout reprendre à zéro en venant s’installer chez Bakin. Imprévisible, primesautier, retors, jouisseur, Hokusai est montré dans le mouvement de la vie, la sienne prise dans celle du monde flottant.
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