Agnes Grey est la fille d'une femme de la noblesse anglaise, cette dernière ayant été déshéritée suite à son mariage d'amour avec un pasteur désargenté. Agnes reçoit donc une excellente éducation, mais doit prendre une place de gouvernante pour subvenir à ses besoins. Pleine de bonne volonté au départ, elle s'aperçoit rapidement qu'elle n'est rien de plus qu'une simple domestique, et que c'est fort compliqué d'éduquer des enfants qui se considèrent comme supérieurs à elle, et à l'égard desquels elle ne peut pas faire preuve d'autorité de peur de s'attirer les foudres des parents.
Ce fût une très bonne surprise que la lecture de ce roman de la moins connue des soeurs Brontë. A vrai dire, j'ai même préféré ce roman-ci aux célèbres "Hauts de Hurlevent".
Ce roman a le même charme désuet que Hurlevent, mais plutôt que de verser dans le gothique, il s'axe plutôt sur une critique sociale. Bien que toutes les réflexions sur la bienséance, la moralité et la religion paraissent passablement datées, certains autres aspects m'ont paru d'une étonnante modernité: la difficulté d'éduquer des enfants sans le soutien d'une autorité parentale, la dictature des apparences, ou encore l'importance d'être un beau parleur pour briller en société, pour ne citer que quelques exemples. Ce dernier point m'a d'ailleurs fait penser à quelqu'un croisé en rando, et qui mesurait l'intelligence des célébrités à leur esprit de répartie sur le plateau de Ruquier...
Et bien entendu, il y a une histoire d'amour. Si elle peut paraître télégraphiée et ultra-romantique, j'avoue que la midinette en moi a été séduite. C'est bon, de lire de temps à autre une belle histoire d'amour.
Voilà donc que j'ai lu deux des trois soeurs Brontë - mais que va me réserver Charlotte avec Jane Eyre?
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