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    Répondre au sujet L'agora des livres Index du Forum » Essai/Document/Pratique    
[6 mois à vivre : j’ai choisi de mourir dignement | Mari...]
Auteur    Message
Franz



Sexe: Sexe: Masculin
Inscrit le: 01 Déc 2006
Messages: 1996
Localisation: Nîmes
Âge: 64 Lion


Posté: Ven 23 Aoû 2013 15:16
MessageSujet du message: [6 mois à vivre : j’ai choisi de mourir dignement | Mari...]
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[6 mois à vivre : j’ai choisi de mourir dignement | Marie Deroubaix]

Récit personnel d’une fin de vie programmée par un cancer du poumon métastasé au cerveau, le journal de Marie Deroubaix est intense et maîtrisé de bout en bout. Soigné jusque dans les citations émaillant les courts chapitres et sonnant toujours bien à propos, son livre témoigne de l’impossibilité de disposer en France du droit de mourir euthanasié alors que l’issue de la maladie est fatale et que l’invalidation et les souffrances vont crescendo. Le couple Deroubaix devra faire d’incessants voyages en Belgique afin d’obtenir gain de cause et pour Marie voir enfin le bout du tunnel, au sens métaphysique. La médecine française et les laboratoires pharmaceutiques en prennent gentiment pour leur grade au passage. Le propos de Marie Deroubaix est toujours posé et il n’en prend que davantage de relief et de puissance. En contrepoint d’un lamento en sourdine, son mari apporte un solo sobre et poignant à travers de courts ajouts, en italique dans le texte. C’est lui qui écrit le dernier chapitre du livre, pudique, effrayant, captivant, viscéralement humain. On ne peut oublier le livre et, figurant en couverture, le beau visage de Marie, aux yeux voilés de tristesse. Son témoignage la ressuscite. Son mal de mort est celui de tous les vivants.

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Auteur    Message
C-Maupin




Sexe: Sexe: Féminin
Inscrit le: 06 Mai 2006
Messages: 1917


Posté: Ven 23 Aoû 2013 18:44
MessageSujet du message:
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Je n'ai pas lu ce livre mais il me rappelle la mort de mon père, en 6 mois, d'un cancer du poumon métastasé au cerveau.
Il n'a fait aucune démarche, il a fait semblant de ne rien savoir. Terminant ses travaux en cours, alors que les rayons l'affaiblissaient.
Quand la maladie a été trop lourde, environ deux mois avant sa mort, il est entré à l'hôpital, ma mère l'y a accompagné et la morphine lui a été prodiguée pour qu'il ne souffre pas, il est mort en douceur, sans que le mot d'euthanasie soit prononcé. J'en profite pour rendre hommage à l'équipe médicale qui a travaillé avec beaucoup d'humanité et aux associations de soins palliatifs qui ont été d'un grand secours à ma mère.
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Auteur    Message
apo



Sexe: Sexe: Masculin
Inscrit le: 23 Aoû 2007
Messages: 1965
Localisation: Ile-de-France
Âge: 52 Poissons


Posté: Sam 24 Aoû 2013 11:52
MessageSujet du message:
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Voici, chère Maupin, me semble-t-il, la manière française de décliner l'euthanasie, jusqu'au comble de l'hypocrisie dénommée "coma médicamenteux". Elle peut convenir à certains, d'un tempérament pudique ou "qui font semblant", en tout cas délégant la décision à autrui (équipe médicale - qui détient le savoir et le pouvoir légitimes... - et dans une bien minime mesure les proches). Certainement pas aux tempéraments pugnaces et volontaires, comme l'a été sans doute celui de l'auteure de l'ouvrage présenté par Franz.
Un oncologue renommé - un parent éloigné - nous confia lors d'une réunion de famille que plutôt que de se braquer sur le concept d'euthanasie, toujours un point de discorde inévitable, il serait évidemment plus utile de se pencher sur celui d' "eubiosie", terme qui, entre autres choses, implique le devoir de tenir dans le plus grand compte la personnalité du moribond et la conception de vie et de la mort qui est la sienne.
_________________
Sunt qui scire volunt
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Quand serre, la mort
Auteur    Message
Franz



Sexe: Sexe: Masculin
Inscrit le: 01 Déc 2006
Messages: 1996
Localisation: Nîmes
Âge: 64 Lion


Posté: Sam 24 Aoû 2013 18:41
MessageSujet du message: Quand serre, la mort
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Chers agoriens,

Moi aussi, C-Maupin, il y a vingt ans, ma mère a subi l'horreur des métastases au cerveau qui l'ont paralysée du côté droit d'abord et ainsi de suite. Elle a estompé la vérité jusqu'à l'instant fatal. La chimio lui avait fait tomber les cheveux, en pure perte. Les rayons l'ont brûlée inutilement. L'amputation d'un rein lui a accordé un court sursis. Lorsque mon tour viendra, le plus tard possible, j'espère, je ne pense pas disposer de l'abnégation nécessaire pour supporter les traitements lourds et inefficaces d'un système qui s'engraisse sur le dos des moribonds. Je rejoins totalement le propos d'apo. En tout cas, le livre de Marie Deroubaix est bouleversant.

Bien à vous,

Franz
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