[Astérix. 18, Les lauriers de César | René Goscinny ; Albert Uderzo]
Astérix et Obélix déambulent dans les rues de Rome. Il leur faut imaginer comment entrer avec ruse dans le palais archi surveillé de César afin de lui subtiliser sa couronne de laurier. Peu de temps auparavant, à la suite d’un pari aviné, Abraracourcix, pour damer le pion à Homéopatix, son beau-frère suffisant et méprisant qui le reçoit dans sa riche demeure à Lutèce, avec Bonemine ainsi qu’Astérix plus Obélix, lui propose un repas en Armorique avec un ragoût accommodé d’une sauce au laurier en provenance directe de la couronne du noble César. Il ne reste comme stratagème aux deux Gaulois, pour réussir leur impossible mission, de se vendre comme esclaves afin d’intégrer le palais de l’auguste. Ils sont malheureusement acquis par un autre patricien. Ils vont chercher à se faire éjecter manu sans militari de la riche demeure. Ils concocteront une infâme soupe qui leur vaudra des louanges car elle guérit de la gueule de bois post-orgie. Astérix va devoir affûter sa malice s’il veut sauver la face de son chef et revenir en Gaule avec les lauriers.
18e album de la série paru en album dès 1972, Les lauriers de César reparaissent aujourd’hui dans la Grande Collection avec des couleurs « déjaunies », ravivées, pimpantes. Le résultat est probant et le plaisir de lecture s’en trouve augmenté. Toutefois, en dépit des habituelles références, des clins d’œil appuyés, des bons mots à répétition, l’histoire est sans relief, linéaire, convenue, vaguement ennuyeuse. Il faut dire que l’album se situe à la charnière de deux chefs d’œuvre, Le domaine des dieux (1971) et Astérix en Corse (1973). Les histoires suivantes concoctées par le duo iront toutes decrescendo et les reprises navrantes d’Albert Uderzo devenu seul maître à bord ne sauveront pas une série naufragée. Pourtant, les tirages ne cesseront de croître pour atteindre 3 200 000 exemplaires en 2005 avec le Ciel lui tombe sur la tête (un titre d’une grande lucidité). Cela n’ôte toutefois rien à l’indéniable talent du dessinateur Uderzo dont le graphisme enlevé est un perpétuel régal pour le lecteur.
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