Avec "L’œil de Pâques", Jean Teulé renoue avec le genre qu'il expérimentait dans "Le magasin des suicides", celui de la fable burlesque.
On y croise, entre autres...
...le fils d'un médecin de campagne qui, passionné par le langage des "mortellement blessés", auquel il s'initie sur le cadavres des volailles, devient médecin légiste...
...un jeune homme amateur de belles lettres et de civilisation anglaise, au grand désespoir de son viticulteur Médocain de père, dont il utilise les précieux millésimes pour préparer du vin chaud à sa fiancée...
...un commissaire de police plus acharné à traquer la moindre trace d'humidité souillant son appartement que les délinquants... et j'en passe !
Et on y trouve Pâques, dont l'un des yeux est rose, jeune femme à la beauté insolite mais remarquable, au caractère fantasque mais déterminé.
Enfant, elle a de sa propre initiative quitté sa mère, une douce illuminée avec laquelle elle vivait en Inde. Elle ne supportait plus en effet de la voir se faire sexuellement exploiter par des "frères" Tamoul trop contents de la docilité de cette étrangère qui ne parlait même pas leur langue.
C'est ainsi qu'elle a échoué sur les rivages du Pas de Calais où, quelques années plus tard, se déroule l'intrigue.
L'enquête sur le meurtre d'une vieille fille anglaise qui, accessoirement, donnait des cours de chant à Pâques, est l'occasion d'orchestrer de belles rencontres entre personnages improbables. Bien que le fond de l'intrigue soit parfois glauque, sanglant, l'auteur déploie un humour et une fantaisie qui rendent la lecture vraiment plaisante.
"L’œil de Pâques" est un récit qui ne se prend pas au sérieux, qui chante les petits bonheurs, qui rend hommage à ce que la vie nous réserve de beau... et cela fait un bien fou !
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