A l'instar de son autre roman "Le dégoût", "La mort d'Olga Maria", de l'écrivain Horacio Castellano Moya, se présente comme un long monologue, dont l'auteure est Laura, riche membre de la bourgeoisie salvadorienne.
Sa meilleure amie, Olga Maria, vient d'être assassinée à son domicile, devant ses deux petites filles, d'une balle dans la tête.
De la veillée funèbre à l'épilogue de l'enquête menée pour retrouver le commanditaire de ce meurtre, Laura, s'adressant à une interlocutrice qu'elle surnomme "ma belle", commente les progrès -trop lents à son goût- de la police, et dévoile peu à peu les secrets de la victime, mère de famille finalement pas si exemplaire...
Laura est la digne représentante d'un milieu bien pensant d'hypocrisie et d'apparences sous lesquelles se dissimulent corruption, cupidité et violence. Imbue de la présomption de ceux qui pensent le monde à leurs pieds, elle manifeste une suffisance et un mépris pour ceux qui n'appartiennent pas à son univers irritants.
En mêlant, dans le flux verbal ininterrompu de l'héroïne, ses considérations simplistes sur la politique à ses préoccupations frivoles de grande bourgeoise, l'auteur met en évidence son inculture et sa bêtise. Elle finira d'ailleurs complètement dépassée par les événements qui l'entourent.
Dans cette micro-société salvadorienne qui porte encore les stigmates de la guerre civile, la classe dominante, sous ses dehors de respectabilité, vit sous le règne des conflits d'intérêts et des magouilles de haut vol, et la fréquentation de certains individus pourtant bien en vue peut s'avérer dangereuse...
Il se dégage de ce récit au rythme presque frénétique, une sorte de fébrilité inquiète, de malaise.
La narratrice semble masquer, sous son flot de paroles, une angoisse diffuse, de plus en plus tangible à mesure qu'approche la fin de l'intrigue.
Comme dans "Le dégoût", après un court moment d’adaptation, je me suis imprégnée de ce rythme particulier, qui participe à faire de ce roman un texte à l'éloquence certaine.
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