[Le scorpion. 10, Au nom du fils | Stephen Desberg ; Enrico Marini]

Les amis d’Armando Catalano, dit le Scorpion (du nom de la marque d’infamie qu’il porte de naissance, une tache en forme d’arthropode rappelant qu’il est le fils d’une hérétique brûlée vive), le hussard et Fenice sont torturés par un « ignoble monstre », Tiberio, tueur à la solde qui traque le Scorpion depuis vingt ans. Voyant souffrir son compagnon, Fenice donne le Scorpion à Tiberio. Le Scorpion enfin prisonnier est amené jusqu’au palais de la famille Latal, rivale de celle des Trebaldi. La confrontation avec le pape Trebaldi, acculé, est imminente. Armando va peut-être enfin connaître son vrai nom et venger enfin sa mère, ignominieusement condamnée au bûcher. Trebaldi, à bout se souffle, a fait lever une troupe de moines-soldats lépreux.
La collaboration du scénariste Stephen Desberg et du dessinateur Enrico Marini date de 1996 pour cette série de fiction historique. Déjà dix épisodes et une histoire qui boucle dans cette deuxième moitié du XVIIIe siècle, à la veille des révolutions en Europe. Le récit n’est guère palpitant et les dialogues sont en décalage avec l’action. On imagine mal des duellistes converser en se pourfendant à la rapière. Franchement, il n’y a que le Scorpion pour s’intéresser à ses origines. L’essentiel du plaisir vient du dessin du virtuose Marini. Les cadrages, les décors et les couleurs sont soignés. Réalisées en couleurs aquarellées directes, les planches sont visuellement très réussies et restituent avec maestria des ambiances crépusculaires saisissantes. Armando Catalano est un Zorro séducteur, justicier émancipé de toute autorité, doté d’un esprit libre et critique, dans la droite ligne du siècle des Lumières.

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