"En se référant à la fameuse Épître de saint Paul aux Romains, et en tenant compte des innombrables commentaires qu'elle a suscités depuis des siècles, Jacques Ellul entend "mettre au net et clarifier la pensée chrétienne à l'égard du peuple juif, ce qui, dans un temps comme le nôtre et après la Shoa, [lui] semble d'une urgence première". "J'ai une grande admiration pour l'œuvre d'Ellul. Je suis surpris qu'elle soit très connue aux Etats-Unis et si peu en France. Je suis convaincu par beaucoup de ses analyses" Cardinal Lustiger."

Jacques Ellul apporte sa contribution à l'étude de la lettre de Paul aux Romains, en analysant ce que l'apôtre dit d'Israël et de l'église. En effet, les églises ont pour habitude de considérer que les juifs ne sont plus de la partie, et qu'elle a remplacé Israël dans l'évolution des textes bibliques. Une interprétation tirée des écrits de Paul qui a justifié bien des horreurs dans notre histoire inhumaine.

Cependant, pour Ellul, qui se base sur d'autres auteurs (comme Barth, notamment), c'est une très mauvaise interprétation des écrits de l'apôtre Paul. Il nous invite donc à relire les textes en les mettant en lien direct avec le contexte dans lequel ils ont été écrits. Mais attention, pas le contexte qu'on imagine, mais le contexte direct de la lettre de Paul aux Romains, texte qui contient finalement toutes les clés de compréhension pour une lecture juste de Paul.

Et du coup, ça ne justifie plus rien. Ca révèle la bêtise humaine.

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J'ai lu et relu dans le temps cette fameuse épître aux Romains et j'ai toujours pensé que cette tradition philosophique et théologique qu'elle avait, ainsi que leur auteur, était due à... la tradition, justement et pas du tout à une "vraie lecture".
C'est d'ailleurs le seul passage du "Traité d'athéologie" d'Onfray que je n'ai pas aimé et que j'ai trouvé vraiment léger et mal informé.
J'y ai vu un homme un peu partagé entre sa culture judaïque native, conscient que le Christ avait la même, mais conscient aussi que celle des Gentils (manger du porc, rester incirconsis) pouvait constituer un point d'achoppement qui, tout bien considéré, ne valait vraiment pas la peine qu'on s'y accroche. La seule limite qu'il finit par poser est sa conscience : si on mange du porc avec le sentiment de commettre une faute, il vaut peut-être mieux s'abstenir.
Et c'est au contraire, à mes yeux, un pur signe d'ouverture d'esprit et de recherche de ce qui peut unir les hommes aimant Dieu au lieu de les diviser.