Pour Blanche Frontenac, restée veuve avec cinq enfants, le bonheur personnel n'existe pas. L'essentiel est d'agir en vue du bien commun et dans l'intérêt de la famille. Il en est de même pour l'oncle Xavier, son beau-frère, qui a renoncé à tout au profit de ses neveux. Le moment venu, le brillant aîné, Jean-Louis, obéira aux mêmes liens puissans du sang. Malgré des aspirations différentes, il reprendra l'affaire familiale, deviendra le maître de la fortune afin de protéger ses cadets et de maintenir à jamais le mystère Frontenac.
François Mauriac était issu de la bonne bourgeoisie catholique bordelaise, avec tout ce que cela implique de rigidité et de souci des apparences. Il a mené une vie traditionnelle, avec femme et enfants, mais la rumeur lui prête une grande passion homosexuelle, au grand dam de ses descendants qui le nient farouchement. A mes yeux, cette histoire parle à elle seule des romans de Mauriac, qui tournent tous de façon obsessionnelle autour d'un carcan familial étouffant et de personnages torturés, en proie à une lutte intérieure très forte entre des passions inavouées et la morale catholique et le qu'en-dira-t-on.
L'écriture est parfois un peu désuette, mais je la trouve limpide et elle exprime parfaitement tous les sentiments de ces personnages qui brûlent d'un feu intérieur intense.
----
[Recherchez la page de l'auteur de ce livre sur
Wikipedia]
Afficher toutes les notes de lectures pour ce livre