On sort de cette biographie de Staline totalement anéanti. Convoquer tous les humanismes,moraux, philosophiques, ne sert pas à grand chose ; l'Homme semble bien être "l'erreur" de Dieu. Car comment comprendre que pendant cinquante ans 150 millions d'hommes se soient laissés réduire à l'état de "choses". Des objets, des choses que le "patron" comme l'appelle Radzinsky, prend un malin plaisir à détruire, à manipuler,à corriger,à avilir. Révélateur est l'état de carpette où Boukharine (un des compagnons historiques de Lénine) se trouve acculé ; à la veille de son éxecution il s'applatit à encore encenser Staline et à lui écrire des poèmes ! Ce même Boukharine ayant l'occasion lors d'un voyage en France de déserter préfère rentrer en URSS en sachant ce qui l'attend ! Et que dire de Molotov l'omni présent second de Staline qui est contraint de trahir sa femme qui part au Goulag !
Le grand mérite de la biographie de Radzinsky c'est que c'est une oeuvre de chair et de sang. Ce n'est certes pas une oeuvre "d'historien" ; Radzinsky a connu l'URSS après le 22e congrès où Kroutchev solda les comptes. Mais son père,diplomate, intellectuel, est partie prenante de cette histoire. D'où de nombreux souvenirs, de nombreux témoingnages. Ecrit en style échevelé et direct ce livre est un régal. Et on en apprend de belles sur l'ancien séminariste ! L'on peut , juste ,parfois être dubidatif sur les conclusions de Radzinsky : ainsi pour l'auteur c'est sûr, Staline avant son décès (providentiel...) s'apprétait à déclencher la 3e guerre mondiale. L'URSS avait la bombe H et les 30 millions de morts dû à l'instauration du communisme n'étaient pas un motif de dissuasion....
Une bio qui se lit comme un roman ! (cliché ! ).

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