Doumergue retrace, lors du 4ème centenaire de la naissance de Matin Luther, une sorte de voyage-pèlerinage au cours duquel il parcourt les étapes importantes de la vie du Réformateur. Ainsi, il tente de défaire la légende de l'histoire.
Ce petit livre est plein d'une poésie charmante et plaisante. Loin de la lourdeur de Théodore de Bèze et de "son" Calvin, Doumergue semble moins aveuglé par la figure qu'il redécouvre, mais plus sensible aussi à la "magie" de la vie simple. Quelques anecdotes parcourent l'oeuvre, et ce n'est pas sans intérêt. Note : l'édition date de 1933 et le livre n'a pas été réédité depuis.
Extrait, pour que vous en goûtiez le style :
"Il y a une différence quelquefois énorme, entre le sens qu'une parole a pour nous, une parole imprimée depuis cent ans, depuis deux cents ans, trois cents ans, et le sens que cette même parole avait pour les hommes qui la prononcèrent ou qui l'entendirent la première fois. De là tant de malentendus en histoire, tant d'erreurs et tant d'injustices.
Nous avons sous les yeux les mots exacts ; oui, mais nous ignorons trop souvent pour qui ils étaient dit, contre qui, quels sous-entendus les commentaient, les expliquaient dans la pensée de l'orateur et dans la pensée de l'auditeur. Nous avons beau fixer nos regards, notre loupe sur la fleur de l'herbier, ce n'est plus la fleur qui émaillait la fraîche prairie, ou qui jetait ses parfums au vent de la montagne."
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