[Casino. T. 3, Enfer et plaisir ; Une espionne entre les jambes ; Pour l'amour d'une putain | Leone Frollo]

Le 3e volume de la série Casino paraît chez Delcourt et exhume avec régularité, à raison de trois épisodes par livraison, l’œuvre de Leone Frollo axée sur le grand branle du monde. « Enfer et plaisir » débute le recueil et narre les vicissitudes d’un ministre italien en mission à Paris. D’abord séduit par l’expertise des filles du bordel, le politicien se trouve embringué dans les coulisses du « One Two Two » afin de se dissimuler à des compatriotes. Il va tomber de Charybde en Scylla et y perdre quelques plumes au passage. Il en sortira toutefois telle une oie blanche gavée mais maculée, titubant seul dans la nuit, la notoriété intacte mais l’honneur bafoué, soliloquant son regret de ne pas pouvoir remettre les pieds et tout le reste dans l’illustre lupanar. Avec « Une espionne entre les jambes », Casino embraye sur un nouvel épisode nettement moins grand-guignolesque mais tout autant olé olé. Madame Georgette, la tenancière, est sollicitée par Michel Périet, ministre plénipotentiaire des affaires extérieures. « C’est de la grosse légume ! » pense Georgette. Les ennuis sont à la clé. Il s’agit d’extorquer des secrets à un attaché d’ambassade allemand. Tonia, connue sous le matricule QL 69, est envoyée au trimard afin de faire parler le militaire dépravé mais celui-ci est roué et sans état d’âme. Tonia va goûter aux sévices tout compris et déguster plus que de raison, jusqu’à l’étouffement. Le dernier épisode, « Pour l’amour d’une putain », revient vers la légèreté et l’insouciance, à deux doigts de la déniaiserie. Albert, le fils du conte Polidor, tombe amoureux de Valérie, prostituée patentée et jouisseuse insatiable. Le père d’Albert ne veut rien entendre à cette liaison. Le fils devra donc subvenir seul aux besoins du ménage mais travailler c’est trop dur et jouir trop fatigant.
La lecture de Casino n’est pas sans agrément tant le dessin de Leone Frollo est beau et lisible, précis et fluide. On peut cependant regretter que la finesse graphique du maestro italien soit noyée sous un encrage épais. Pour s’en convaincre, il suffit de regarder le dessin en quatrième de couverture. De plus, le lettrage est souvent assez laid. Une couverture à rabat et des cahiers cousus plutôt que des pages encollées auraient davantage consolidé l’œuvre du lion de Venise.

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