Girl est lycéenne. Même en seconde, elle connaît ses braquets sur le bout des lèvres et sait passer la vitesse supérieure dans les montées. Elle devrait être en classe mais les garçons de terminale sont vacants. Le chemin du lycée est semé d’embûches. A peine les deux potes comblés, Girl doit satisfaire un autre trio de glandeurs croisé dans le hall. Puis il y a encore l’obstacle du frère de Cheryl à franchir. Il roule en grosse caisse et se charge d’amener Girl à son bahut mais en route, Girl prend la chose en main. Il faut dire que le conducteur a su faire son entrée en matière avec une phrase qui tue : « Tes seins sont gros comment, Girl ? » Finalement, après avoir consommé à l’excès, Girl décide de retrouver son lit, un pack de glace apaisant coincé entre les fesses. La seconde historiette est dégoulinante de zoophilie paillarde. Le taureau n’est pas uniquement un signe zodiacal fantasmé mais aussi un mammifère membré en diable. Le troisième épisode conte les plaisirs de Miss Lane, journaliste, avec Monsieur Superman, sauveur du monde, tout bien éduqué même quand les incisives jaillissent dans un rictus né de l’effort du coït, la sueur perlant aux tempes : « Euh, ce n’est pas trop pour vous, Miss Lane ? ». La besogne faite, Miss Lane reçoit Batman en seconde partie de soirée. Il y a encore Jill dans tous ses ébats et l’inénarrable étalon de ces dames, Blue, en personne, discothécaire de son état. Les clientes viennent uniquement au magasin dans l’espoir d’accrocher Blue. Girl revient ensuite, à nouveau Blue, encore Girl, oui, encore !
Kevin J. Taylor a débuté la bédé porno hard avec Girl et le succès est venu naturellement. Il faut dire qu’il ne prend pas de gant pour narrer les surprises parties et autres jeux de boules de ses zhéros pointés aux regards évidés. Même si son dessin se cherche parfois, il y a une patte incontestable. L’utilisation des trames pour donner du relief aux chairs tumescentes est judicieuse. Que Moebius soit admiratif du travail de Taylor et réciproquement n’a rien d’étonnant. La chair n'est pas triste et jamais lasse, n’en déplaise au poète mal armé. Les gars du monde de Kevin ne s’embarrassent pas de salamalecs. Les filles ne disent pas non. Le plus drôle, c’est que ça passe car l’outrance et le fantasme relèguent la réalité aux oubliettes. On peut même franchement se marrer de répliques incroyables et même carrément cucultes : « …et elle est qu’en seconde ! » ou encore « …Je vais déposer ma semence en vous, Miss Lane ! ». La liste est loin d’être close et quand Girl souhaite au lecteur, dans la toute dernière case, de se revoir une prochaine fois, on a envie de remettre ça encore parce que cette bédé, c’est du rentre-dedans de premier choix.

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