[Largo Winch. T. 17, Mer Noire | Philippe Francq, Jean Van Hamme]
La banque suisse de Lucerne, la Standard Anlage Bank, est un vrai gruyère. Elle n’est toujours pas sécurisée alors qu’elle contient les parts du groupe Winch. Les malfrats vont y travailler à l’ancienne avec rapt et chantage à la clé. Si le banquier ne veut pas retrouver sa fille unique avec une oreille en moins et puis les doigts et puis le nez, « alouette, je te plumerai », il devra obéir à la blonde sous cape, masquée d’un loup et faire fissa un virement international de huit millions de dollars. La machination est lancée. Entre-temps, Freddy le balafré se marie avec la belle June, en juin, à Deer Point, dans le Montana. Tous les amis de Largo Winch sont là, Simon, Monkey Balls, Silky, etc. Jet privé pour New York, Largo salue le départ à la retraite de Sir Basil Williams qui dirigeait la flotte commerciale du groupe, patatras et ratata, le serveur turc abat en plein cocktail et en plein buffet le jeune retraité. Rapidement, Largo est accusé par le FBI d’avoir commandité le meurtre de son ancien employé. Avec Simon, ils vont être obligés d’effectuer un retour aux sources, la Suisse, la Turquie et retrouveront au passage d’anciennes connaissances, Christel pour les douceurs, le commissaire Beliler pour les aigreurs. Les comptes sont toujours à solder.
Un complot visant le groupe Winch et le chevalier blanc Largo, luttant seul contre tous : on aura une bonne plâtrée d’action, une pincée de sexe, un brin d’humour, le tout mis au goût du jour avec la crise financière mondiale liée aux sub-primes (des prêts immobiliers insolvables). La recette est assurée mais peut-être éprouvante à la longue ou l’inverse, éprouvée mais rassurante. A fond les manettes, au fond d’une cale, Largo largué s’en sortira dans le tome suivant. Rien de nouveau sous le soleil de la finance et Jean Van Hamme calibre ses récits afin qu’ils tiennent en deux volumes, un, le traquenard, deux, la délivrance. Si le lecteur accepte le principe, il peut se distraire sans se lasser car l’histoire est bien menée, tambour battant. Le dessin, les cadrages, la mise en couleur constituent une réussite indéniable de Francq. Le lecteur peut aussi légitimement s’énerver quand il découvre les vertus du capitalisme social, termes antinomiques par essence, dans l’interview délivrée par le bon Largo qui aura prévu la crise, évitant le licenciement massif dans ses entreprises en diminuant arbitrairement de moitié le salaire de ses cadres. Oui, Largo, la « valeur d’un homme ne se mesure pas à son compte en banque » mais quand même.
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