"L'Histoire ne donne raison qu'à ceux qui ont le dernier mot, c'est à dire ceux qui ont le plus fait tuer. Malheur aux vaincus! l'Histoire est écrite par les vainqueurs et à leur bénéfice exclusif."
Apologie du régime monarchique, cet essai analyse les causes et conséquences de la Révolution Française et de l'Empire qui l'a prolongée.
La trame de l'Histoire ne saurait être déviée par les aléas qui la composent : la Révolution Française aurait eu lieu même si la Bastille n'avait pas été prise, si Louis XVI avait réprimée la prise des Tuileries en faisant tirer sur la foule, s'il avait réussi à fuir, s'il n'avait pas été décapité en 93.
Et cependant, la France et l'Europe se seraient beaucoup mieux portées si Louis XV n'avait pas acheté la Corse à la République de Gènes car alors Napoléon n'aurait pas eu la possibilité de devenir empereur des français.
"Il y avait bien de l'exagération dans le cri de "Mort aux tyrans!" poussé par les révolutionnaires. Les tyrans sont venus avec la démocratie, abolissant les droits coutumiers, nivelant tout sous la même contrainte. Napoléon, premier dictateur moderne issu du commun, ignorant les vraies responsabilités royales, ne songeant égoïstement qu'à sa gloire personnelle, a montré le chemin aux dictateurs du XX° siècle, qui n'ont que trop bien copié son insouciance et ont gaspillé leur peuple, non sans dommage pour les autres peuples."
Loin de la grille de lecture mainstream sur les bienfaits de la Révolution Française et de l'Empire, Dutour dresse un bilan amer de ces deux époques qui ont laissé la France diminuée, occupée et méprisée par les autres nations. Il est peut-être facile de faire de la Révolution et de l'Empire les responsables de tous nos maux, force m'est pourtant de reconnaître la justesse de la démonstration. Car deux cents ans après la prise de la Bastille, sommes-nous si bien gouvernés que nous puissions considérer la République démocratique comme le meilleur des systèmes? surtout quand celle-ci prend de plus en plus des airs d'oligarchie ou de ploutocratie?
Enfin, en ces temps de révolutions arabes surmédiatisées et pauvrement analysées, le jugement de Dutour sur les causes et conséquences des révolution arrive fort à propos, car même s'il est vrai que les dictateurs qu'ont renversés les épisodes arabes étaient autrement plus tyranniques que ne l'était Louis XVI, on ne sait finalement pas grand chose de ceux qui ont tiré les ficelles de ces révolutions et qui entendent en cueillir les fruits...
"La raison pour laquelle il est si difficile d'arrêter les révolutions une fois qu'elles ont commencé, sinon impossible, c'est qu'aussitôt une foule de personnes médiocres voient le rôle qu'elles pourraient y jouer, et la place que cela leur vaudra dans la nouvelle société qui s'établira. Les révolutions sont les seules périodes pendant lesquelles une médiocrité opprimée, et d'autant plus vaniteuse, a le pouvoir de se venger et se montre beaucoup plus impitoyable qu'elle ne croyait qu'on l'était à son égard."
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