[Walking Dead. T. 11, Les chasseurs | Robert Kirkman, Charlie Adlard]
La découverte d’une camionnette abandonnée sur le bas-côté de la route, avec sa paire de matelas, est une source de réjouissance pour la petite communauté errante menée par Rick vers Washington. La joie est de courte durée car à l’étape, Ben étripe son frère Billy. D’abord horrifiée, la communauté enferme l’enfant meurtrier et décide de surseoir à son exécution, épouvantablement partagée entre la nécessité de se protéger en éliminant le danger potentiel que représente Ben et l’horreur de se résoudre à un infanticide. L’arrivée providentielle du père Gabriel Stokes pourrait peut-être apporter un réconfort spirituel à la communauté très éprouvée. Carl, le fils de Rick, va démêler l’écheveau des tergiversations et des lamentations à sa façon. Dale se fait mordre à l’épaule lors d’une attaque nocturne de zombies. Peu de temps après, il est enlevé par un groupuscule de chasseurs cannibales. Les anthropophages, sûr d’eux, de leur méthode et de leur artillerie vont avoir affaire, en la personne de Rick & Co, à de la viande coriace et impossible à attendrir.
L’histoire, admirablement construite, se tient en un volume. Les chasseurs ne sont d’abord qu’un pressentiment éprouvé par Andréa, elle-même tireuse d’élite. Ils se matérialisent enfin de la plus sinistre manière. Sous des abords civilisés, sous les traits banals de monsieur tout le monde, les cannibales sont de purs égoïstes réduits aux extrémités liées à leur propre survie. Incapables de piéger le gibier sauvage, ils se rabattent sur les derniers vivants errants, désorganisés, apeurés. Ils les dépècent morceau après morceau en les gardant en vie le plus longtemps possible car ils ne savent pas conserver la viande. La victime a bien le temps de souffrir et de se voir partir. La fin des chasseurs sera effroyable. Elle laisse une terrible amertume chez les protagonistes et le lecteur. Tous les repères se trouvent chamboulés. Les enfants se révèlent être des meurtriers de sang-froid. Les parents mangent leurs enfants. Le prêtre laisse agoniser ses ouailles derrière la porte de son église. Le onzième volume de la série tape encore un grand coup sur la nuque, mord à la jugulaire et laisse pantois d’hébétude. Du grand art en plein dans le lard !
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