[Parle-leur de batailles, de rois et d'éléphants | Mathias Enard]
J'ai adoré ce petit roman mélancolique et désabusé. je l'ai lu deux fois. J'ai aimé sa construction en courts chapitres qui donne de la densité et de l'élégance au récit. Rien de superflu, il n'y a que des moments forts.
Le personnage le plus attachant n'est pas Michel-Ange mais Mesihi - le poète dissolu qui passe ses nuits dans les tavernes, dans les bras des éphèbes ou des chanteuses, ou à s'enivrer et fumer de l'opium - mais qui éprouve pour l'artiste un amour extraordinairement pur et oblatif. J'ai repris de nombreuses fois le chapitre page 110, beau, sensible et triste
"... Tu n'es pas venu jusqu'ici pour me connaître, tu es venu pour construire un pont, pour l'argent, pour Dieu sait quelle autre raison, et tu repartiras identique, inchangé, vers ton destin. Si tu ne me touches pas, tu resteras le même. Tu n'auras rencontré personne.Enfermé dans ton monde tu ne vois que des ombres,des formes incomplètes, des territoires à conquérir. Chaque jour te pousse vers le suivant sans que tu saches l'habiter vraiment.
Je ne cherche pas l'amour. Je cherche la consolation ....."
Pour moi, ce livre original est un petit bijou.
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