Voici Pip et Norton de Dave Cooper et Gavin McInnes, les équivalents déjantés de Wizz et Buzz du compère Winshluss ! Mon premier est Pip, saucisse vermiforme en tenue de guêpe, l’œil globuleux, la lèvre charnue et purpurine, les oreilles dressées sur le crâne ; mon second est Norton, gras double à face poupine nanti d’une crête de punk, en perpétuelle lévitation, dotée du cerveau de la bande ; mon tout forme un duo détonant, embringué dans des histoires loufoques, tellement stupides et improbables qu’elles en deviennent drôles. On dirait deux ados débiles, déjantés, cherchant le bon plan sur des coups foireux. Ils se glissent des faux seins et s'essaient à la vente de limonade au bord de la route. Peine perdue ! Il ouvre une discothèque, les biftons entrent mais le maire est là pour rafler la mise. Ils lavent les voitures mais ils se font braquer. Il y aura encore l’ouverture d’un resto pour clebs, les zombies, les chaussettes puantes de Pip, véritables bombes en puissance convoitées par l’horrible professeur Vodka, Russe à face de rat, Barbra Streisand, godiche en diable que Pip veut séduire à toute fin et le couple Bruni-Sarkozy, énervé et inconséquent avant l’heure.
Le trait rond de Dave Cooper et les couleurs franches pourraient laisser croire au lecteur qu’il navigue dans l’univers aseptisé de Disney mais les personnages caricaturés possèdent des rondeurs et des écoulements troublants, des pulsions explosives, des sexes en puissance. Au débonnaire Norton répond un Pip sous acide. La patate réfléchit, la saucisse grésille. L’histoire mettant en scène Barbra Streisand est délirante et hilarante. L’édition des trips en strips des deux affreux chez Delcourt est de grande qualité.

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