[Le grand Diabolik. T. 6, Les yeux de la panthère | Angela et Luciana Giussani]

Eva est née de la même cotte noire que Diabolik. Tous deux s’aiment mais Eva porte encore sur sa gorge l’empreinte des mains de son amant prêtes à la réduire définitivement au silence après la traîtrise d’Eva ou plutôt son élan d’humanité pour les marins que Diabolik veut expédier ad patres, après services rendus, dociles sous l’effet des drogues administrées à leurs dépens (voir l’épisode paru dans Diabolik n° 15, en 1964, « Lutte désespérée »). Le malfrat en collant ne peut se permettre de laisser des témoins dans son sillage méphitique. Cette strangulation avortée, Diabolik n’aura ensuite de cesse de présenter ses plus plates excuses à son adorée, de plaider coupable, de battre sa coulpe mais le mâle est ainsi fait. Eva ressent toujours l’étau des mains comme une brûlure à l’acide qu’elle souhaite ardemment oublier tant son amour pour son homme la consume. Elle va bâtir une stratégie diabolique afin de montrer à son monte-en-l’air masqué qu’elle peut être son égal et jouer dans la cour des grands méchants. Dans la bonne ville de Ghenf, un tableau vient d’être adjugé à Ronson pour la somme de trois cent mille euros, collectionneur maniaque des rares œuvres d’un artiste défunt, Giacomo Klever. Ronson cherche à élucider un secret dissimulé dans les toiles de Klever. La vente aux enchères intrigue Diabolik d’autant plus que le tableau vient d’être dérobé par des malfrats qui n’hésitent pas à éliminer les surveillants. Parallèlement, Eva Kant va mettre en place un plan afin d’attirer Diabolik et de le manipuler. Le but est de récupérer le tableau disparu, de l’offrir à Diabolik et par là même, de lui prouver qu’elle ferait une excellente coéquipière. Rien n’est simple car Diabolik n’est pas un homme qu’on dirige à sa guise. Eva va prendre de satanés risques mais le jeu en vaudra la chandelle.
« Les yeux de la panthère », tableau de Klever, font aussi référence au regard d’Eva. La couverture le rappelle sans ambiguïté. L’histoire est bien composée avec ses retours en arrière et son histoire dans l’histoire. Le dessin de Guiseppe Palumbo est agréable, dynamique, soigné avec ses contrastes en noir et blanc et ses trames grisées. Eva se trouve grandie tant sa beauté, son courage et sa détermination jouent de concert avec son intelligence et sa bienveillance. Sa présence n’est pas fortuite et Diabolik en deviendrait presque humain, bénéficiant de l’aura d’Eva.

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