Dans ce troisième tome de la série des Rougon-Macquart, ce sont les Halles de Paris qui sont le lieu et (presque) le personnage principal : c'est au milieu de ce temple de la nourriture que se place Zola pour décrire cette espèce d'arrogance et d'hypocrisie de la bourgeoisie, représentée par Lisa surtout : lorsque son beau-frère Florent revient du bagne où il avait été déporté pour une affaire politique, elle l'accueillera avec toute l'honnêteté et l'amabilité dont elle se pense pourvue. Elle poussera même la bonne conscience à lui proposer la part d'héritage qui lui revient. Mais on ne dérange pas cette bonne conscience-là sans prendre de risques. Lisa veut bien accueillir mais elle ne supportera pas que soit mis en péril - même indirectement - son confort. Ne pas être dérangée dans ce à quoi elle estime avoir droit. Sans faire d'éclat, sans coup de sang, elle se débrouillera pour conserver son petit bonheur tranquille.
Au-delà de cette intrigue autour de Lisa et de Florent, se croisent et décroisent des personnages au détour des rues des Halles : hypocrisies, commérages.... et toujours partout ces Halles qui palpitent, qui sont pour Claude Lantier un gigantesque tableau vivant. Des poissons aux volailles, des fleurs aux fruits, des caves aux toits, Zola nous décrit tour à tour coins et recoins d'un lieu qui submerge les sens.
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