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[Poèmes à pas de loup : 1992-1996 | Claude Roy]
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Franz



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Posté: Ven 25 Mar 2011 22:14
MessageSujet du message: [Poèmes à pas de loup : 1992-1996 | Claude Roy]
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En parallèle à Chemins croisés, qui se clôt en 1995, Claude Roy [Claude Orland] (28 août 1915-13 décembre 1997) écrit des poèmes qui paraissent en recueil sous le titre Poèmes à pas de loup la même année 1997 que son ultime Livre de bord. D’ailleurs, les poèmes s’ébauchent dans le journal à l’exemple du premier, intitulé « Fleurs de givre », qui trouve trace en tout début du récit autobiographique dans l’expression : « Les fleurs de givre sont les empreintes digitales du temps. » Les poèmes sont datés depuis le samedi 11 janvier 1992 jusqu’au jeudi 29 août 1996. Le recueil se divise en quatre grandes parties intitulées : « Depuis longtemps j’ai envie d’aller à Vancouver » ; « Herbes au vent » ; « Aile L. » ; « Lumière du couchant ». La poésie de Claude Roy est accessible car elle est essentiellement descriptive, ancrée dans la réalité, émanant de ce que voit le poète, de ce qui le touche. Construits à mesure, les mots finissent par révéler une vérité diffuse comme si la poésie s’écrivait à l’insu de l’homme, une émotion suscitant un chapelet de mots s’accrochant les uns aux autres et tirant vers la lumière de la conscience ce qui doit être vu et réfléchi, la mémoire étant sans cesse sollicitée. L’oiseau tient une place de choix dans l’univers de Claude Roy, ornithologue amateur. Il sait le voir ou le deviner et surtout le nommer. L’amour de la vie revient sans cesse aussi comme une nécessité à se sentir exister avant que tout ne disparaisse sans laisser de trace. L’humilité enfin transparaît car l’homme a traversé le siècle, a connu des désillusions et surtout a côtoyé la mort de tout près. Il se sait en sursis et goûte au mieux de ses facultés le bonheur de vivre. Pourtant, la nostalgie nimbe l’ensemble de l’œuvre. Toutefois, nonobstant la vive sympathie éprouvée pour l’homme et l’œuvre, force est de constater que son ultime recueil de poésie n’est pas emballant de bout en bout. Les références à la poésie chinoise, bien qu’assimilées et distillées, sont multiples mais elles ne sont pas tout à fait à leur place ici et puis les interrogations métaphysiques du genre, je suis là mais je rêve que je suis là, finissent par irriter. Claude Roy n’est jamais aussi touchant que lorsqu’il est « dans le clair et le vif de la vivante vie » et qu’il laisse venir à lui tous les fantômes de son riche passé.

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