Le jour de l’examen est enfin arrivé pour Anaximandre. Avec son tuteur Périclès, elle s’y est longuement préparée : elle connaît sur le bout des doigts la vie et l’œuvre d’Adam Forde, l’homme qui a bouleversé la société d’alors.
Peu avant la naissance d’Adam en 2058, le monde a connu une grande catastrophe et Platon a créé sa République sur une île du Pacifique. L’individu disparaît au profit de l’intérêt collectif et chacun se doit d’effectuer le travail qui est le sien en fonction de son génome ; la population est donc divisée en quatre classes : les Ouvriers, les Soldats, les Techniciens et les Philosophes. Adam est un brillant philosophe, mais tout va basculer le jour où, gardien d’un phare sur le littoral, il décide de sauver une jeune femme qui tente d’accoster, plutôt que de l’abattre comme l’ordonne la loi.
La punition d’Adam sera de vivre tous les jours avec Art, un robot d’une grande intelligence, capable de développer sa propre personnalité au contact des humains.
Tout le travail d’Anaximandre porte sur la question de cette relation. Art, une machine, pouvait-il réellement avoir sa personnalité, faire des choix, penser, avoir une conscience ?
Tout le roman est construit sur l’échange entre Anax et ses examinateurs, qui lui permettront peut-être, si son travail est de qualité, d’intégrer l’Académie. La jeune fille défend son travail de son mieux, mais les questions du jury sont parfois déstabilisantes et son sujet est polémique.
Le rythme est rapide, questions et réponses s’enchaînent sans répit et les hologrammes qu’utilise Anax pour présenter certains passages de la vie d’Adam rendent le récit encore plus vivant. Le sujet est complexe : il s’agit de faire réfléchir le lecteur à des questions, certes classiques, mais riches, qui touchent à la philosophie et à la science-fiction. Les références sont celles de la philosophie antique (les noms des personnages vous auront sûrement éclairés !) et de la science-fiction post-apocalyptique classique. Il y a du Platon mais aussi du Huxley et du Asimov là-dedans, le tout saupoudré d’un peu de Matrix.
Genesis nous invite donc à une réflexion pas nécessairement novatrice, mais habilement rythmée et très bien construite, sans compter que le roman apporte son petit lot de révélations. Certains les auront probablement anticipées, mais pour qui comme moi se laisse volontiers happer par l’histoire sans prendre beaucoup de recul, l’inattendu sera au rendez-vous final.
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