« Les années » est une autobiographie sans en être une : on suit l’auteure de l’enfance jusqu’à ses 70 ans. Toutefois, aucun « je » dans ce livre, ni de souvenir vraiment personnel. Tous les événements sont narrés par le biais d’un « on » ou d’un « elle », et ils reflètent les changements sociaux vécus par tous les gens de cette génération. Annie Ernaux y évoque la fin des guerres (la 2nde et celle d’Algérie), l’arrivée de la société de consommation, la lutte pour les droits des femmes (contraception, avortement), l’attitude de plus en plus désabusée vis-à-vis de la politique, la continuité de soi à travers les rêves d’adolescente puis la vie d’adulte.
C’est un livre assez inclassable, qui ne ressemble à rien de ce que j’avais lu auparavant. J’avais lu je ne sais plus où qu’il s’agissait d’une « autobiographie collective », et cela me semble la meilleure description possible. A travers la vie d’Annie Ernaux, on assiste au vécu d’une génération – au témoignage d’une époque.
Les premiers souvenirs ne me disaient évidemment rien – je n’étais pas encore née – mais m’intéressaient d’un point de vue historique. Puis quand je suis passée à des passages relatifs à des périodes que j’ai vécues, je me suis tout le temps demandée « et moi, qu’est-ce qui m’a marqué à cette époque ? » - ce qui a rendu la fin du livre très « interactive ».
D’ailleurs la dernière page du livre n’est pas numérotée, et mon édition contient plusieurs pages blanches à la fin du livre. Cela m’a furieusement donné envie de prendre ma plume et de « continuer » le livre.
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