Centaure, nom qui évoque la force, la colère, la dureté. Centaure, symbole d’une femme blessée, meurtrie dans sa chair et dans son âme. Tel est l’effet que produit ce titre qui donne le ton d’un livre profond sur la condition d’infériorité des femmes, les abus qu’elles subissent au nom d’une gente masculine sans scrupule.
Centaure est née des entrailles d’une jeune femme violentée et violée par plusieurs hommes : Anne-Marie. De son âme brisée par la violence de l’agression, elle se forge une alliée faite de colère et de vengeance, une autre qu’elle, une femme qui trouvera les réponses à sa question : POURQUOI ?
Le seul homme qui pouvait encore la sauver du chaos l’a trahie. Son frère Mathieu ne la comprend pas, pire, il minimise ce crime en expliquant que beaucoup de femmes se font violer ou battre et que ça n’empêche pas la planète de tourner. Elle ne doit donc rien dire et recommencer sa vie.
Anne-Marie, du fond de sa vie en ruine, va suivre Centaure dans une quête désespérée. Elle rejoins l’Allemagne pour se prostituer. Ces femmes qui vendent le corps pour de l’argent ont peut-être les réponses qui l’aideront à rebâtir sa vie.
On ne peut pas dire qu’on aime ce livre, mais on ne reste pas indifférent au sujet qu’il traite : Le viol, la violence subie par les femmes du monde entier. Valéry Meynadier réussit à interpeler le lecteur sur cette monstrueuse injustice. Par des phrases chocs, des mots souvent crus, elle montre du doigt une société qui les sacrifie encore. Elles subissent dans l’indifférence la brutalité des hommes.
Elle emploie aussi beaucoup de métaphores pour nous impliquer dans l’esprit meurtri d’Anne-Marie. C’est elle qui dès le premier chapitre nous raconte l’histoire de Centaure et non la sienne.
Certains passages sont un peu confus, il faut les lire vraiment au calme ou les relire pour les comprendre, mais cela ajoute à l’ambiance chaotique de ce drame.
Valéry Meynadier nous offre un roman mêlant fiction et réalité d’une profondeur extrême. Le personnage de Centaure nous emmène dans les tréfonds obscurs d’une âme en perdition. La violence des mots nous heurtent avec force et en refermant ce livre on ne peut fermer les yeux sur toutes ces femmes qui souffrent et meurent dans l’ignorance et l’indifférence.
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Centaure
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