[Tex. Spécial n° 13, Sang sur le Colorado | Gianluigi Bonelli ; Aurelio Galleppini]
Deux histoires parfaitement orchestrées s’emboîtent à merveille afin de ne constituer qu’un unique récit captivant mené tambour battant par le scénariste Claudio Nizzi, sans cesse magnifié par le dessin vif, quasi instinctif du grand Ivo Milazzo. Le quatuor légendaire, Tex et Kit Willer père et fils, Kit Carson et Tiger Joe chevauchent vers Silver Creek, ville minière du Colorado. Tex répond à la demande d’un ami rancher devenu mineur à Carbon Valley. Le clan MacLean dirige tout de main de brute avec shérif et juge à la botte. Guy MacLean est sans autre foi que l’or arraché à la montagne et sans autre loi que celle du plus retors. Kit Willer va en faire les frais avec un séjour à l’ombre. Venu se désaltérer au saloon accompagné du fidèle ami indien Tiger Joe, ce dernier se voit méchamment sommé de sortir du bar car l’Indien « pue » aux dires du tenancier et des hommes de main de MacLean. Kit prend la mouche et refuse d’obtempérer. La rixe éclate. Kit tue un homme en état de légitime défense. Tiger blesse le barman et prend la fuite. Le fils de Tex est assommé. Emprisonné, il est jugé de façon arbitraire et expéditive puis destiné à la potence. Tex Willer et Kit Carson vont alors monter un stratagème efficace afin d’extirper le jeune homme d’une mort certaine. Les quatre hommes se rendent ensuite auprès de Miller, l’ami mineur dont la famille et les habitants de la vallée sont malmenés par MacLean, désireux d’exproprier les petites exploitants afin de faire main basse sur les riches gisements aurifères. Tex & Co vont organiser la défense de Carbon Valley et goûter un court instant à l’amertume de l’abandon. Les mineurs se voient, en effet, contraints de livrer leurs inespérés et courageux sauveteurs car les mercenaires de MacLean ont capturés femmes et enfants et jouent le chantage. Un sursaut de dernière minute redresse la situation mais des règlements de compte ont lieu.
Sans aucun temps mort, l’histoire prend de bout en bout. Les références aux westerns américains sont multiples, bien digérées et habilement distillées dans le récit. Le dessin de Milazzo est une source constante d’admiration. Les cadrages et les noirs et blancs constituent de merveilleuses réussites à chaque instant. « Sange sul Colorado » est paru en 1999 et donne au lecteur francophone aujourd’hui une idée de la palette graphique de son auteur, véritable pépite à dénicher au fil d’éditions françaises erratiques mais passionnantes.
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