Encore un livre, lu il y a longtemps, que je relis avec plaisir.
Le personnage principal de ce roman me paraît être à proprement parler l'omniprésent "ventre de Paris".
Zola le décrit à multiples reprises, sans jamais nous lasser, car le point de vue est toujours différent :
On commence évidemment avant l'aube avec l'arrivée des denrées en procession dans Paris et l'installation autour des nouvelles halles et on assiste à leur éveil.
Avec la prise de fonctions de Florent, on a des aperçus sur le fonctionnement administratif de cette entreprise gigantesque.
Les deux enfants abandonnés nous font visiter les pavillons du sous-sol à la toiture.
Claude nous permet de regarder les étals avec un oeil de peintre, les couleurs primant sur la destination utilitaire des denrées et on découvre des beautés dans des spectacles a priori écoeurants.
En ce qui concerne l'insertion de ce roman dans la série, Zola étudie un personnage de la famille a priori bien différent des précédents. Lisa nous apparaît froide et sans passion, mais l'auteur nous fait bien remarquer qu'en réalité, elle a une véritable passion pour sa tranquillité et son bonheur paisible. Elle est prête à tout leur sacrifier, sauf évidemment sa bonne conscience - élément essentiel de sa tranquillité. Elle ajoute donc l'hypocrisie aux défauts des précédents membres de la famille étudiés, mais une hypocrisie dont elle semble elle-même dupe.
Par ailleurs le roman fourmille de personnages plus ou moins importants, mais finement observés et typiques, comme Mlle Saget et Mme Lecoeur.
L'histoire est toujours dramatique et finit mal mais Zola sait alléger l'atmosphère par son ironie et ses touches d'humour (comme les négociations préludant à la réconciliation de la Normande et de Lisa).
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