[Nick Raider : Un homme dans la ligne de mire ; Eaux troubles ; La rose jaune du Texas ; Alfie et l’affaire de la blonde | Claudio Nizzi, Corrado Mastantuono]

Claudio Nizzi est un scénariste italien productif et talentueux. Il crée la série « Nick Raider, Squadra omocide », en 1988, sur laquelle se greffe avec réussite l’excellent dessin de Corrado Mastantuono. Les éditions Clair de lune ont eu la judicieuse idée d’amener cette haletante bande dessinée sur le marché français dans un format agréable et maniable, le tout imprimé en noir & blanc sur papier journal. La bande dessinée populaire reprend des couleurs quand le dynamisme transalpin déteint chez nous pour un plaisir de lecture non frelaté. Quelles que soient les histoires du recueil, le plaisir de lecture est réel. On est dans le hard boiled avec une thématique conventionnelle mais fort justement troussée, sans aucun temps mort. Le scénario est bien élaboré et le dessin est totalement dans le tempo. On ne sait jamais si l’aventure de Nick Raider va se clore sur une note optimiste ou tragique. Un ancien braqueur, Eddy, a purgé sa peine mais un de ses coéquipiers veut remettre la main sur les pierres précieuses du hold up. Eddy est aussi pourchassé par une famille mafieuse décidée à se venger. Il est accusé par le patriarche d’avoir déshonoré sa fille Mary et de l’avoir mise enceinte. Autant dire qu’Eddie est dans la ligne de mire. Affolé, il vient demander l’aide à son ami d’enfance, Nick Raider. La seconde aventure policière relate l’histoire du « Dahlia noir » et apporte un dénouement plausible à un assassinat demeuré non résolu. La rose jaune du Texas conte l’odyssée abyssale d’une belle blonde, as de la gâchette s’exhibant dans les foires et confrontée à un passé glauque. Enfin, la dernière histoire du volume est la plus courte et peut-être la meilleure. Alfie, l’indic ami de Nick Raider, narre ses débuts chez un détective salace et méchant. On se situe dans la tragi-comédie et on sourit souvent même si une balle dans la tête met un point final à l’entreprise véreuse. Nick Raider est une excellente découverte et représente bien le dynamisme des fumetti italiens. La péninsule a la botte pleine de trésors à réveiller et à savourer.

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