[Dampyr. T. 1, Le fils du diable ; Le peuple de la nuit | Mauro Boselli, Colombo, Majo]
Dans le village de Yorvolak ravagé par la guerre, un groupe de soldats dépareillés découvre un massacre de miliciens et de villageois. Les tueurs et les innocents sont tous victimes d’une ennemi sanguinaire, nocturne et quasi invulnérable. Les vampires ont revêtu la panoplie de blousons noirs post punk, junky, dealer, caïd, racaille urbaine mêlée en bande violente et insatiable. Les soldats ont ordre de tenir la position tout l’hiver mais la panique guette. Les vampires font le ménage. Les balles les traversent sans même les chatouiller. Il existe un homme dont la mère s’est accouplée jadis avec un vampire. Lui seul représente une réelle menace pour les prédateurs jamais rassasiés. Hybride, il s’appelle Harlan Draka, Dampyr pour les initiés et il ignore l’étendue de ses pouvoirs. Assez rapidement, un trio hétéroclite de héros se met en place. Kurjak, commandant de l’escouade et seul survivant, Dampyr et une vampire punkette, Tesla, en rébellion contre Gorka, maître des ténèbres et fabricant de vampires à la pelle et à sa solde.
La guerre des Balkans sert de toile de fond sur laquelle s’agitent tout un carnaval grand-guignolesque. La barbarie humaine est relayée par la cruauté des vampires. Elles agissent en miroir. Il n’y a aucune loi sauf celle du plus fort (qui ne le reste jamais bien longtemps). Comme le rappelle Kurjak : « La guerre ne se gagne pas en suivant les règles… mais en tuant le plus de gens possible ! ». Pessimiste de bout en bout, l’histoire n’exclut pas l’humour machiste. Ainsi Kurjak à propos de Tesla, disparaissant sans crier gare : « Ah les femmes ! Même quand ce sont des vampires, on ne sait jamais comment les prendre ! ». Le récit ne recule devant aucun poncif et réchauffe à l’envi une histoire galvaudée mais curieusement, l’intérêt de la lecture ne faiblit pas vraiment en cours de route. Le rythme est enlevé ; les péripéties abondent et l’intrigue est sans cesse relancée. Dampyr découvre éberlué des pouvoirs qu’il n’aurait jamais pensé posséder. Kurjak décille son regard sur les vampires et la barbarie. Tesla lutte pour retrouver sa part d’humanité. Qui est le père de Dampyr ? Pourquoi a-t-il agi ainsi ? L’amour est-il possible entre les monstres ? Même si le dessin n’est pas toujours convaincant, des détails accrochent le regard, des cadrages retiennent l’attention. Il faudrait voir comment la série évolue mais mon intérêt pour le genre trouve vite ses limites, hélas !
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