L'écriture en fragments est assez frustrante, qu'il s'agisse des descriptions (la "photo" de la situation s'en trouve endommagée si la description n'est pas assez fournie, mais à l'inverse, un trop grand détail surprend dans la mesure où il sera aussitôt abandonné dans le cours de la lecture...) ou des réflexions sur la vie (qu'on aimerait parfois creuser).
En fait, l'auteure reconnaît cette frustration inhérente au genre. Elle avoue que cet exercice ne correspond pas à sa propre nature, qui préférerait produire quelque chose de complet, de fouillé, sur le temps long. Mais elle explique son besoin (paradoxal) de transcrire aussi des instantanés, pour garder une trace de cette époque (la fin des années 1980 et le début des années 1990), mais de façon brute, sans les faire "servir à quelque chose", à un récit plus long.
Beaucoup d'humour dans ces petits textes, beaucoup de familiarité pour qui a pris le RER A, une intense sensibilité qui contamine le lecteur. La lecture est rapide, mais laisse une trace non négligeable.
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