Quelque part au pied des Carpates, le village de Slobozia. En lisière d'une sombre forêt, une petite maison isolée, un lac, sombre lui aussi, mystérieux et menaçant et une famille qui vit à l'écart du village. Tous les éléments d'un conte sont réunis et c'en est bien un. Mais c'est aussi un récit inscrit dans une époque et dans l'Histoire. Il se déroule des années 1960 aux années 90. 1965 est l'année où Ceausescu accède au pouvoir et où Victor Luca, héros ambivalent et taciturne, commet le premier meurtre, celui du père. La révolution de décembre 1989 est sobrement décrite ("le sang coula sur la neige" p 95) telle qu'elle est vue du village, de même que ses conséquences.
Au travers des personnages : la famille Luca, les curés (successifs), le policier, le tzigane un peu sorcier, vivent les coutumes, les croyances, la foi, les peurs qui conduisent au silence, à l'enfermement, à la transgression.
La simplicité du récit lui donne une très grande force.
Un livre qu'on ne lâche pas.

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