L'agora des livres :: Voir le sujet - [des souris et des hommes

nico

Aucun intéret.
C'est un livre que l'on nous fait souvent étudier à l'école.
Il ne faut donc pas etre surpris si les gens lisent de moins en moins.

Pitch
George doit tuer son meilleur ami qu'il considère comme son frère, car ce dernier (qui n'a pas la lumière à tous les étages) a assassiné involontaireement (victime de sa force surhumaine) la fiancé de leur patron.

La pseudo morale de ce livre entre dans une sorte de pathos navrant du genre:
"Et oui, lorsque cela est necessaire, il faut faire ce que l'on a a faire, même si cela doit nous fendre le coeur".

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[Recherchez la page de l'auteur de ce livre sur Wikipedia]

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apo

Pas d'accord sur le jugement - tranché.
Pas d'accord sur la "pseudo-" morale - superficielle et psuedo, justement.
D'accord sur le fait que les livres lus sous la contrainte notamment scolaire nous laissent presque invariablement de mauvais souvenirs...

michmaa · Inscrit le: 06 Oct 2005 Messages: 592

Je l'ai lu au collège et je me souviens de l'avoir aimé et surtout de ne pas l'avoir interprété comme ça du tout. Cela dit, mon souvenir est lointain et je ne suis pas en mesure de discuter l'interprétation. Peut être y a t'il parmi nous quelqu'un qui en a eu une lecture plus récente et qui a aimé ?

rivax

Je ne l'ai pas lu récemment mais j'en garde un bon souvenir.

George tue son ami parce que s'il ne le fait pas, ils seront tous les deux lynchés par les proches de la fille assassinée.

Je ne pense pas qu'il faille y chercher une morale pour l'apprécier. C'est une nouvelle brutale et réaliste de Steinbeck, un texte magistral, pas forcément un roman éducatif ni une leçon de chose.

Ce que je reproche à l'enseignement littéraire au lycée, c'est de vouloir absolument faire trouver aux élèves un sens à tout ce qu'on leur fait lire. çà m'a dégouté de plus d'un auteur que j'ai ensuite mis du temps à bien découvrir.

Swann · Sexe: Inscrit le: 19 Juin 2006 Messages: 2643

« rivax » a écrit:

Ce que je reproche à l'enseignement littéraire au lycée, c'est de vouloir absolument faire trouver aux élèves un sens à tout ce qu'on leur fait lire. çà m'a dégouté de plus d'un auteur que j'ai ensuite mis du temps à bien découvrir.

Avouons-le, si l'enseignement ne mettait pas en évidence, sinon le sens, du moins l'intérêt de l'œuvre étudiée, ce serait bien pis !
Coupable, à mes yeux, de ce que tu lui reproches : la notion de programme. Les œuvres étudiées doivent s'inscrire dans ce programme, qui consiste en genres, registres, mouvements littéraires... Aucun enseignant ne peut faire étudier d'œuvre uniquement parce qu'il la trouve belle et sans chercher à en extraire de notion, ni à la rapprocher d'une problématique (pour cela, il faut "expliquer").
La finalité de l'enseignement littéraire n'est toujours pas "faire aimer lire" ; elle ne cherche pas non plus le contraire ; mais cet amour de la lecture ne doit être qu'un objectif collatéral facultatif... Et avec l'avènement de la pédagogie par items de compétences, on ne risque pas de sortir de là...

J'ai été longtemps écœurée de Giono, juste parce qu'on m'avait commandé de lire, sans m'y préparer, Le Chant du Monde, et il aurait fallu me prévenir que les descriptions étaient plus que des descriptions, que l'idéal de vie sous-jacent pouvait surprendre une gamine de 14 ans cernée par les culs-bénits... Même si j'ai réhabilité dans mon coeur Giono depuis, je n'ai jamais eu le courage de relire ce Chant du Monde !
Comme quoi, dans nos dégoûts, désamours, désapprobations, tout n'est pas raisonnable !

michmaa · Inscrit le: 06 Oct 2005 Messages: 592

et inversement,
il y a certaines oeuvres que j'ai aimées parce qu'un (bon ?) professeur m'a donné quelques clefs de compréhension. Ainsi, le Dormeur du val, Eugénie Grandet, Germinal, La Chute....
mais il faut dire que je ne faisais pas vraiment partie des élèves qui devaient se forcer pour avaler ces romans, parfois plus ou moins digestes.

rivax

Il y a une différence entre se faire communiquer les clés de lecture et être contraint à ratiociner sur un paragraphe en essayant de définir pourquoi Stendhal a choisi de mettre un 'ou' à la place d'un 'que'.

Ces épreuves de paraphrases métaphysiques ne m'ont pas apporté grand chose et m'ont éloigné des œuvres qu'elles devaient nous faire apprécier.

Je ne sais pas comment évoluent les programmes de français depuis que j'ai quitté le lycée (en 92) mais de mon temps, çà m'a gravement gavé (mais, heureusement, pas dégoutté de la lecture).

Swann · Sexe: Inscrit le: 19 Juin 2006 Messages: 2643

« rivax » a écrit:

Il y a une différence entre se faire communiquer les clés de lecture et être contraint à ratiociner sur un paragraphe en essayant de définir pourquoi Stendhal a choisi de mettre un 'ou' à la place d'un 'que'.

Ah, OK, c'est le côté plus technique de l'étude des textes qui t'a déplu. Des clefs de lecture en découlent, pourtant, puisque la plupart des auteurs (je veux dire les auteurs "littéraires") coupent également les cheveux en quatre quand ils travaillent leurs textes et ôtent un ou pour mettre un que.
Démonstration : Comment Damasio a modifié lexique et syntaxe d'un seul paragraphe, et pourquoi. Wink

Ceci dit, à l'appui de ton vécu, Tzvetan Todorov, pourtant peu susceptible de dénigrer le Structuralisme, a récemment reconnu que les analyses de textes ultra-techniciennes qui en ont résulté, déménageant des laboratoires universitaires pour s'inviter à l'école, ont fini par couper les élèves des textes et de la lecture naïve telle que Cioran estimait devoir la préserver, et aboutissant à en éloigner certains... et donc également de la possibilité d'avoir ensuite envie d'aller plus en profondeur dans la dissection de la langue.