Je crois que j'adore Georges Pérec autant que je déteste lire ses livres. Ses idées m'enthousiasment, me transportent, je ne peux m'empêcher de penser que cet homme est un génie, et une personne d'une grande intelligence, et pourtant la lecture de ses livres m'ennuie profondément. Je crois que ses œuvres ne sont que l'application, obligatoire mais ennuyante de ces idées originales, de ces concepts brillants. Dès lors, il faudrait s'intéresser plus au fond qu'à la forme, ce pencher sur l'origine de ses bouquins plutôt que de les lire avec trop d'attention.
Ici Georges Pérec entremêle deux, voire trois récits. Celui, autobiographique, de ses souvenirs, qu'il retrouve par morceaux, plutôt éparpillés. Et un autre, fictif, qui commence d'abord comme un roman d'aventure, plutôt bien ficelé, mais qui s'interrompt brusquement pour laisser la place à une description détaillée d'une île fonctionnant en autarcie et selon des règles basées sur la pratique du sport et de la compétition.
Ainsi, je me suis pas mal ennuyée à la lecture de W, même si l'on m'en avait dit beaucoup de bien. Le souvenir par bribes de cette enfance qui n'est pas la mienne a éveillé un bien faible intérêt chez moi. Et pourtant, la démarche qu'il a ainsi mise en place est intéressante, cette énumération de souvenirs, qu'il retrouve au hazard, et dont lui-même doute de la véracité.
De plus, même si le début du récit fictif m'a tenu en halène, le tournant qu'il prend, se transformant brusquement en un descriptif de cette société insulaire sportive, a peu à peu fait décliner mon intérêt. Mais encore une fois, c'est une idée brillante, les fondements de cette société sont très intéressants, et c'est un vrai travail que l'on trouve derrière, l'invention d'une telle organisation, d'une telle société, crédible et qui pourrait être bien réelle. Dommage que la lecture du descriptif de ce concept soit si ennuyante.
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