[Frères d'armes | Singh Saurabh, Ahmed Naseer, Partha Sengupta, Julien Nénault (Traducteur)]
Deux histoires séparées, ayant pour cadre l'une le Cachemire, l'autre Kerala (sud-ouest), dans une Inde en proie à la montée de l'intolérance ethnique et de l'intégrisme religieux dont on n'a pas souvent l'occasion d'entendre parler (surtout pour Kerala). Ici, les deux monologues témoignent de l'implication dans des réseaux islamistes (comme le fait supposer la couverture), le premier sous forme du repentir d'un ex-djihadiste, le second comme narration du retour épisodique au pays d'un émigré, intellectuellement épanoui et partiellement occidentalisé, stupéfait face aux transformations de la communauté musulmane (minoritaire) de son village et meurtri de l'implication de son propre frère dans un groupe terroriste. Les deux histoires prennent donc le parti du désaveu.
Cependant la première nouvelle, au texte plus fort - bien que je me sois un peu perdu dans la multiplicité des groupes combattants rivaux -, m'a moins plu sur le plan graphique : trait trop épais, couleurs trop vives, trop de plans rapprochés cinématographiques ; la seconde nouvelle, dont l'aspect graphique m'a plu davantage, m'a semblé un peu trop attendue dans la narration, trop scolaire, voire parfois presque mièvre (ex. dessin du djihad "bon" vs. djihad "mauvais", version Milou-ange vs. Milou-diable dans Tintin au Tibet !). Le final possède quand même de l'intérêt et de l'originalité. (J'ai bien aimé : "Amma s'habitue à faire le poisson au curry avec du cabillaud. ça n'a pas si mauvais goût." p. 215).
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