Dans "Entre les murs", François Bégaudeau montre les difficultés auxquelles sont confrontés les professeurs dans les collèges difficiles. Ce n'est pas un sujet très original, mais ce qui l'est c'est sa manière de l'aborder: ce livre est plus un documentaire exposant les faits sans analyse qu'un roman. En effet, les dialogues y ont la part belle et sont retranscrit tels quels, sans fioritures. Ce style donne un réalisme à l'action qui permet de s'immerger dans le quotidien d'un jeune professeur de français.
On ne sait pas s'il faut rire ou pleurer devant l'agressivité qu'il existe entre le professeur et ses élèves (aussi bien d'un côté que de l'autre), l'hypocrisie du principal qui cherche des solutions "éducatives" même quand cela aboutit au renvoi d'un élève, et les conversations ineptes dans la salle des professeurs. Heureusement l'intelligence et la vivacité de la plupart des collégiens sauve le lecteur du pessimisme le plus noir.
"Entre les murs" n'est pas un plaidoyer contre l'insolence des élèves ou le système éducatif et l'incompétence des professeurs. C'est le constat du gouffre qu'il existe entre tous et leurs difficultés à le surmonter dans un objectif d'éducation.
Parfois choquant, souvent drôle, "Entre les murs" se lit avec plaisir, très rapidement, mais laisse un peu perplexe. On assiste à une tranche de vie débutant au mois de septembre et se finissant après le brevet, ce qui donne une impression d'inutilité car après les vacances on reprend les mêmes et on recommence.
----
[Recherchez la page de l'auteur de ce livre sur
Wikipedia]
Afficher toutes les notes de lectures pour ce livre